[The Life of Charlotte Bronte - Volume 1 by Elizabeth Gaskell]@TWC D-Link bookThe Life of Charlotte Bronte - Volume 1 CHAPTER XI 53/54
Puissent les eloges meritees que nous donnons a vos enfants vous etre de quelque consolation dans le malheur que vous afflige; c'est la notre espoir en vous ecrivant, et ce sera, pour Mesdemoiselles Charlotte et Emily, une douce et belle recompense de leurs travaux. "En perdant nos deux cheres eleves, nous ne devons pas vous cacher que nous eprouvons a la fois et du chagrin et de l'inquietude; nous sommes affliges parce que cette brusque separation vient briser l'affection presque paternelle que nous leur avons vouee, et notre peine s'augmente a la vue de tant de travaux interrompues, de tant de choses bien commencees, et qui ne demandent que quelque temps encore pour etre menees a bonne fin.
Dans un an, chacune de vos demoiselles eut ete entierement premunie contre les eventualites de l'avenir; chacune d'elles acquerait a la fois et l'instruction et la science d'enseignement; Mlle Emily allait apprendre le piano; recevoir les lecons du meilleur professeur que nous ayons en Belgique, et deja elle avait elle-meme de petites eleves; elle perdait donc a la fois un reste d'ignorance et un reste plus genant encore de timidite; Mlle Charlotte commencait a donner des lecons en francais, et d'acquerir cette assurance, cet aplomb si necessaire dans l'enseignement; encore un an tout au plus et l'oeuvre etait achevee et bien achevee.
Alors nous aurions pu, si cela vous eut convenu, offrir a mesdemoiselles vos filles ou du moins a l'une des deux une position qui eut ete dans ses gouts, et qui lui eut donne cette douce independance si difficile a trouver pour une jeune personne.
Ce n'est pas, croyez le bien, Monsieur, ce n'est pas ici pour nous une question d'interet personnel, c'est une question d'affection; vous me pardonnerez si nous vous parlons de vos enfants, si nous nous occupons de leur avenir, comme si elles faisaient partie de notre famille; leurs qualites personnelles, leur bon vouloir, leur zele extreme sont les seules causes qui nous poussent a nous hasarder de la sorte.
Nous savons, Monsieur, que vous peserez plus murement et plus sagement que nous la consequence qu'aurait pour l'avenir une interruption complete dans les etudes de vos deux filles; vous deciderez ce qu'il faut faire, et vous nous pardonnerez notre franchise, si vous daignez considerer que le motif qui nous fait agir est une affection bien desinteressee et qui s'affligerait beaucoup de devoir deja se resigner a n'etre plus utile a vos chers enfants. "Agreez, je vous prie, Monsieur, l'expression respectueuse de mes sentiments de haute consideration. "C.
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